Optimiser les coûts IT : un enjeu stratégique pour le secteur financier
Publié le 23 avril 2025
- Finance, RH, Risques & Achats
- Stratégie IT & Conseil au CTO

Les coûts IT dans le secteur bancaire et assurantiel continuent d’augmenter, avec une progression annuelle de 5 à 8,5 % (Gartner, 2023). Cette inflation est portée par des besoins accrus en cybersécurité, en modernisation des infrastructures et en adoption de technologies telles que le cloud et l’intelligence artificielle. Plus préoccupant encore, 70 % des budgets sont consacrés au run, maintenance et infrastructure, réduisant fortement la capacité des DSI à financer des projets d’innovation.
Face à cette pression, il devient essentiel d’optimiser les dépenses IT pour dégager des marges et recentrer les ressources sur les priorités stratégiques.
Vers une IT plus performante et optimisée
Les entreprises du secteur doivent adopter une approche plus rationnelle et ciblée de la gestion de leur IT. Au-delà de réduire les coûts, les investissements technologiques doivent être plus pertinents et efficients, au moins à trois niveaux :
Trop souvent, les budgets sont absorbés par des projets qui n’apportent pas de réelle valeur ajoutée. Sélectionner avec rigueur les initiatives stratégiques, arrêter celles qui n’ont pas d’impact mesurable et assurer un suivi strict des bénéfices attendus permet d’éviter une dispersion inutile des moyens.
Amélioration de l’efficacité opérationnelle, notamment par l’automatisation des processus et l’adoption des méthodologies Agile et DevOps. En parallèle, ajuster l’offre de services aux besoins réels, mieux calibrer les ressources techniques, optimiser le sourcing et réaffecter rapidement les équipes sur les projets prioritaires permettent de réduire les coûts tout en maintenant la productivité.
La rationalisation des applications et la mutualisation des outils offrent des opportunités d’économies importantes. Adopter un modèle de facturation à l’usage, notamment via le SaaS et le Cloud, permet une meilleure flexibilité et une maîtrise accrue des dépenses. Mais cette transformation doit être accompagnée d’une redéfinition du modèle économique des structures IT pour éviter de simples transferts de coûts sans gains réels.
2 approches complémentaires pour optimiser les coûts IT
Optimisation IT par leviers | Budget Base Zéro (BBZ) |
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Cette méthodologie consiste à analyser les dépenses globales et à identifier les leviers d’optimisation qui peuvent être appliqués. En regroupant les dépenses en grandes catégories, il devient possible d’identifier des opportunités d’optimisation : rationalisation des prestataires, optimisation de la gestion des licences logicielles, meilleure adéquation des compétences aux besoins réels. Mais au-delà de ces leviers, l’un des outils les plus puissants reste le benchmark. Comparer ses coûts et ses principaux ratios de fonctionnement avec ceux du marché permet de mettre en évidence des écarts et d’identifier où des gains sont possibles. |
Cette méthodologie va plus loin en analysant chaque dépense ligne par ligne avec les parties prenantes. L’objectif est de remettre en question chaque dépense : est-elle justifiée ? Est-elle alignée avec les objectifs stratégiques ? Cette approche systématique permet d’identifier des économies souvent difficiles à détecter via une analyse classique par levier. |
Selon les objectifs visés, ces approches peuvent être combinées : une première analyse Top-down permet d’identifier les grands axes d’optimisation, tandis qu’un examen Bottom-up, ligne par ligne, apporte une maîtrise fine des coûts et une transformation plus profonde.
Les clés d’un plan d’efficacité réussi
Mettre en place un modèle IT plus performant ne se limite pas à une simple révision budgétaire. Trois éléments clés permettent de garantir des résultats durables :
Sensibiliser les équipes, aligner les métiers sur les nouveaux objectifs et s’assurer que chaque acteur comprend et adopte les nouvelles pratiques. La réduction des coûts doit être perçue comme un levier d’efficacité, et non comme une contrainte imposée.
L’objectif final est d’instaurer une culture d’efficacité durable, en mettant en place un suivi continu des performances et des indicateurs précis pour ajuster les décisions en temps réel.
L’adaptation continue en fonction des retours terrain et des évolutions du marché.

Dans un contexte très incertain, tous les acteurs de la banque et de l’assurance cherchent à optimiser la valeur produite par leur IT. Il s’agit de réduire les dépenses inutiles et d’améliorer l’efficacité pour dégager des capacités d’investissement sur les projets, les technologies et les compétences qui feront la différence. Il s’agit aussi d’installer une culture du pilotage de la performance IT, seule à même de garantir l’alignement de l’IT avec les besoins stratégiques.