7 tendances technologiques qui vont transformer l’IT en 2026

Tech trends 2026

7 tendances technologiques qui vont transformer l’IT en 2026

Vers une nouvelle vague d’innovation technologique

L’année 2025 a mis deux réalités en lumière. D’abord, l’IA, en particulier l’IA générative, est pleinement entrée dans le quotidien des entreprises : la plupart des grands groupes y consacrent désormais un budget, et les fournisseurs investissent massivement dans les infrastructures pour suivre la demande. Ensuite, la surface d’attaque s’est déplacée avec ces nouveaux usages. Plusieurs incidents cette année ont montré à quel point il est facile pour des attaquants de rebondir via des solutions SaaS ou des partenaires lorsque les fondamentaux ne sont pas correctement adressés.

En 2026, la priorité passe de la course à la dernière nouveauté technologique au passage à l’échelle de ce qui est déjà déployé : une IA gouvernée, une IA générative intégrée aux processus métiers, une cybersécurité qui réduit concrètement les zones d’exposition, un numérique plus durable dont l’empreinte est réellement mesurée, et, en toile de fond, la préparation de la confiance dans les environnements hybrides et multi-cloud ainsi que de l’ère post-quantique. Ce dossier vous emmène dans les coulisses des technologies qui vont marquer 2026 et montre comment elles redessinent déjà les priorités des DSI et des leaders du digital à travers le monde.

Découvrez les 7 tendances clés
et les priorités à fixer pour chacune d’elles en 2026

Tendance #1

L’entreprise augmentée par l’IA
Découvrez la tendance

Tendance #2

IA générative à l’echelle
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Trend #3

Cybersecurité au-delà du SI coeur
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Trend #4

IT durable
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Trend #5

Régionalisation de l’IT
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Trend #6

Infrastructures et plateformes
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Trend #7

L’ère post-quantique
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Tendance technologique #1
L’entreprise augmentée par l’IA

Sans surprise, l’IA continuera de dominer les discussions business en 2026. Notre Global AI Survey 2025 met en évidence un paradoxe que vous constatez probablement au quotidien : 70 % des organisations déclarent que l’IA est déjà une priorité stratégique, pourtant près de la moitié ne dispose d’aucune méthode structurée pour mesurer la valeur créée, et la gestion du risque reste un frein majeur à la mise à l’échelle. Les modèles ne constituent plus le principal goulet d’étranglement. Lorsque les initiatives patinent, les causes se situent le plus souvent du côté de la qualité de la donnée, de la gouvernance et de l’intégration dans les systèmes existants.

Dans le même temps, les attentes montent d’un cran. Les conseils d’administration veulent voir l’impact de l’IA apparaître clairement dans le compte de résultat, et certaines lignes de métier travaillent désormais sur des cas d’usage où l’erreur n’est tout simplement pas acceptable. Dans ce contexte, saupoudrer « un peu d’IA partout » ne peut plus tenir lieu de stratégie.

Le véritable agenda 2026 consiste à transformer l’IA en capacité d’entreprise à part entière. Cela suppose de concentrer les efforts sur quelques cas d’usage qui comptent vraiment, d’aligner les personnes qui en partagent la responsabilité, et de faire entrer l’IA dans le travail de tous les jours.

 
 
 

Source : Global AI Survey

Tendance #1 : L’entreprise augmentée par l’IA

Quelles priorités fixer pour 2026 ?

De nombreuses organisations ont passé les 18 derniers mois à faire des tests : copilotes dans les suites de productivité, fonctionnalités GenAI intégrées au CRM ou à l’ERP, assistants pour le support client, petits pilotes d’automatisation. Certains cas d’usage améliorent réellement un processus. D’autres sont impressionnants en démonstration, mais difficiles à sécuriser, coûteux à exploiter ou déroutants pour les utilisateurs.

2026 marque le passage d’une logique tirée par la technologie à une logique tirée par les processus. L’approche pragmatique consiste à partir de quelques processus critiques, identifier précisément où le travail se bloque, puis comparer les options : analytics, automatisation, IA « traditionnelle », IA générative ou approches agentic à base d’agents autonomes. Dans bien des cas, une combinaison de techniques sera plus pertinente qu’un « modèle héros » unique.

Les acteurs les plus avancés iront plus loin sur un ou deux parcours clés en les redesignant de bout en bout dans une logique AI-first, avec un sponsoring fort de l’ExCom. En parallèle, les DSI devront faire face à deux choix structurants : s’appuyer davantage sur l’IA embarquée dans les grandes plateformes, ou investir dans une couche d’IA neutre, posée au-dessus de l’ensemble des données et des systèmes. L’écosystème lui-même évolue déjà : le modèle unique et généraliste laisse progressivement la place à des modèles plus petits et plus ciblés, lorsque cela suffit.

La priorité pour 2026 se résume simplement, même si l’exécution est exigeante : maintenir une liste resserrée de cas d’usage IA, avec une valeur business claire, des exigences de données réalistes et un modèle économique explicable, et commencer à retirer le reste.

Ce que nous observons sur le terrain est très clair : les attentes autour de l’IA ne cessent de monter, alors que les écarts de maturité restent considérables. Le passage à l’échelle sera impossible tant que la qualité de la donnée, l’intégration et la gouvernance ne sont seront pas traitées en profondeur.

Ghislain de Pierrefeu – Partner, Intelligence Artificielle & Data

Vous cherchez à déployer la GenAI à grande échelle de façon pragmatique et sécurisée ?

Tendance technologique #2
IA générative à l’échelle

La phase expérimentale de l’IA générative a surtout reposé sur de grands modèles généralistes accessibles via des interfaces de type chat. Cette phase a été indispensable pour installer le sujet dans les esprits et démontrer que les modèles de langage peuvent réellement aider les équipes à avancer dans leur travail.

En 2026, la question change de nature : comment faire entrer cette IA générative au cœur de l’entreprise. Il faut choisir entre les fonctionnalités intégrées aux solutions SaaS, des plateformes neutres que vous maîtrisez, ou un mix des deux, et décider jusqu’où aller avec des agents capables d’agir directement sur les systèmes.

Les organisations se situent aussi à l’interface entre une IA orientée business et une IA accessible à tous. L’IA générative peut débloquer des irritants très concrets dans les processus, mais vos collaborateurs comparent chaque outil interne à ce qu’ils utilisent chez eux et abandonnent vite ce qui leur paraît lent ou trop bridé.

Cette tendance porte sur cette phase de décantation. 2026 est l’année où l’on retient quelques grands usages types de GenAI et où l’on prouve qu’ils fonctionnent à l’échelle.

Tendance #2: IA générative à l’échelle

Quelles priorités fixer pour 2026 ?

En 2025, beaucoup d’entreprises se sont laissées porter par la vague des agents IA, en multipliant les preuves de concept, à la fois attirées par la promesse d’automatisation et inquiètes à l’idée de se faire dépasser. Notre Global AI Survey 2025 montre que seules 3 % des entreprises n’ont pas encore expérimenté les agents, et que la plupart vont désormais bien au-delà du simple chatbot. Les agents commencent à s’intercaler entre les utilisateurs et les systèmes et cela change la manière dont le travail s’organise.

En 2026, les agents ne piloteront pas encore votre activité de bout en bout. C’est en revanche le moment de décider où ils ont du sens et comment vous gardez la main. L’approche raisonnable consiste à se concentrer sur quelques domaines où la valeur est nette et le risque maîtrisable, comme les opérations IT, les opérations commerciales ou le support, et à y déployer des agents sous contrôle. L’objectif est moins de maximiser l’automatisation que de mettre à l’épreuve vos politiques, vos mécanismes de journalisation, vos scénarios d’escalade et vos plans de reprise.

Dans le même temps, les fournisseurs se livrent une course pour imposer leur « plateforme d’agents d’entreprise ». 2026 ne sera pas l’année où vous choisirez un vainqueur définitif, mais vous réduirez le champ des possibles. Mieux vaut s’en servir comme d’une année de comparaison grandeur nature : capacité de connexion à votre identité et à vos données, transparence des actions et des logs, facilité à en sortir si nécessaire. Le marché s’attend à une véritable montée en puissance des agents autour de 2027–2028. Les organisations prêtes à ce moment-là seront celles qui auront utilisé 2026 comme phase de préparation.

Julien Floch

Jusqu’ici, l’effort a été relativement simple : tester, prototyper, produire à petite échelle. La prochaine étape est plus exigeante : intégrer l’IA au cœur de la stratégie, des métiers, des décisions quotidiennes.

Julien Floch – Associate Partner, Intelligence Artificielle & Data

Tendance technologique #3
Cybersécurité au-delà du SI cœur

Commencer par combler les failles déjà connues

Le rapport CERT-Wavestone 2025 est sans appel. La plupart des incidents ne démarrent pas avec des techniques d’attaque sophistiquées, mais sur des fragilités du quotidien : espaces SaaS insuffisamment durcis, accès distants accordés avec trop de confiance, identifiants trop faciles à récupérer. Très souvent, l’attaquant ne passe même pas par le SI central, il entre par une filiale ou par un partenaire. Autrement dit, la surface d’attaque s’est déplacée vers la périphérie alors que les défenses restent structurées autour du centre.

L’année 2026 doit donc être consacrée à la réduction de ces zones exposées, en s’appuyant sur l’IA pour accélérer la protection là où cela a du sens, et en veillant à ce que les nouvelles initiatives IA portées par les métiers ne créent pas un nouveau stock de angles morts.

 
 
 

Tendance #3 : Cybersécurité au-delà du SI cœur

Quelles priorités fixer pour 2026 ?

Les rapports d’incident mettent en avant deux réalités qui convergent : les attaquants ciblent les données, qu’il s’agisse d’informations métier, de données CRM ou de fichiers dans les outils collaboratifs, et la fenêtre pour détecter et contenir une attaque se raccourcit. C’est typiquement une situation où l’IA devient utile côté défense, non pour remplacer les politiques de classification mais pour fluidifier les points de blocage et permettre aux équipes de se concentrer d’abord sur les données qui comptent vraiment.

Concrètement, il s’agit d’utiliser l’IA pour pré-classer et faire remonter les informations sensibles plutôt que de demander aux équipes d’étiqueter manuellement tous les contenus, puis de réserver l’effort humain aux contrôles qui réduisent réellement le risque. Cela implique aussi de soumettre les environnements collaboratifs et les solutions SaaS au même niveau d’attention que les « bijoux de famille » traditionnels, car une grande partie des données exposées s’y trouve désormais. Pour les utilisateurs, les règles doivent rester courtes et opérationnelles afin qu’ils puissent les appliquer au quotidien. Les politiques trop longues, trop complexes, survivent rarement à la réalité du terrain.

Les attaquants ne se contentent plus des cibles d’infrastructure traditionnelles. Ils visent désormais vos tiers, vos workloads cloud, vos chaînes de développement, vos systèmes de gestion des identités et des accès, et parfois même certains processus RH ou vos modèles d’IA.

Noëmie Honore – Associate Partner, Cybersécurité
Noemie Honore

Tendance technologique #4
IT durable « by design »

En 2026, les organisations les plus avancées commencent à piloter la performance financière et extra-financière avec le même niveau d’exigence, et l’IT se trouve au cœur de ce mouvement.

Notre Baromètre RSE 2025 montre que près de 80 % des organisations considèrent que la RSE joue désormais un rôle accru dans la gouvernance. Cela traduit surtout un besoin de gagner en maturité sur la donnée ESG : disposer de données plus fiables, d’architectures adaptées et d’outils permettant de piloter ces sujets avec une rigueur croissante, en cohérence avec les indicateurs business. C’est précisément là que vos équipes ont un rôle direct à jouer.

Pour un DSI ou un leader technologique, la mission est double. Il faut garder sous contrôle l’empreinte de vos infrastructures (datacenters, cloud, IA, terminaux) et fournir les données et plateformes qui rendent la performance extra-financière aussi robuste que la performance financière. L’enjeu pour 2026 est de réussir à concilier le développement accéléré de l’IA avec les enjeux de réduction carbone, par exemple en intégrant des arbitrages par rapport à la création de valeur cible.

 
 
 

Tendance #4 : IT durable « by design »

Quelles priorités fixer pour 2026?

Dans les organisations les plus avancées, l’IT est déjà un partenaire central dans la production et le reporting de la performance extra-financière. Notre Baromètre RSE 2025 montre que près de 80 % des entreprises ont renforcé la place de la RSE dans la gouvernance et que plus de 75 % prévoient d’investir dans des outils de données ESG. Cela crée un pont naturel entre la RSE, la Finance et l’IT.

En 2026, votre rôle consiste à rendre ce pont explicite. Il s’agit de clarifier qui est propriétaire des modèles de données ESG, comment les données sont collectées et quels outils font foi en tant que référentiel unique. Concrètement, les équipes IT contribuent à stabiliser les flux de données ESG, à les aligner sur la gouvernance de données existante et à industrialiser le reporting, plutôt que de laisser chaque fonction bâtir sa propre vision.

Plus l’information ESG se comporte comme de la donnée financière, avec une traçabilité claire, des définitions partagées et des accès maîtrisés, plus il devient simple de l’utiliser dans de vraies décisions : revues de portefeuille, décisions d’investissement, sélection des fournisseurs, construction des roadmaps produits. C’est à ce moment-là que l’IT transforme réellement la durabilité en levier de pilotage et pas seulement en sujet de communication.

Des solutions techniques existent pour mesurer et réduire considérablement l’impact carbone des IA. Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule : ces efforts permettent également de réduire les coûts.

Marie Langé – Senior Manager, Intelligence Artificielle

Tendance technologique #5
SI régionalisé

Les responsables technologiques vivent tous la même tension. Les grandes plateformes globales promettent cohérence et passage à l’échelle avec une pile unique, opérationnelle de l’Amérique du Nord à l’Europe et à l’APAC. Dans le même temps, la réglementation, la géopolitique et les contraintes sectorielles ramènent une partie des décisions au niveau local. Règles de résidence des données, régulation de l’IA, exigences minimales de sécurité, essor de fournisseurs cloud ou SaaS locaux accélèrent ce mouvement.

Le sujet n’a plus rien de théorique. L’Europe durcit son approche sur les données et l’IA. Les États-Unis maintiennent leurs propres règles stratégiques sur les infrastructures et les semi-conducteurs. D’autres régions développent des agendas industriels et numériques alignés sur leurs priorités locales. Les grands fournisseurs réagissent en proposant des clouds régionaux, des variantes « de confiance » et des partenariats pays par pays. On ne parle plus d’un modèle universel, mais d’un mouvement progressif vers une IT régionalisée, souvent qualifiée de « géopatriation » : rapprocher les capacités sensibles du « pays » tout en restant connecté aux écosystèmes globaux.

En 2026, la question ne se résume plus à un choix binaire entre cloud public et cloud souverain. L’enjeu clé consiste à déterminer le niveau de régionalisation nécessaire pour votre architecture, sur quel périmètre, et avec quelle marge de manœuvre si le contexte devait à nouveau évoluer.

Lorsque le risque de dépendance vis-à-vis des fournisseurs est clairement inscrit sur la cartographie des risques, avec un responsable identifié, des indicateurs et de véritables scénarios de sortie, il ne relève plus seulement d’une préoccupation technique ; il devient une décision de direction qui engage la compétitivité de l’entreprise.

Imène Kabouya – Partner, Transformation Numérique & Souveraineté Digitale

Trend #5 : SI régionalisé

What to focus on in 2026?

Pendant longtemps, les choix de fournisseurs se situaient à la croisée de l’architecture, des achats et de la négociation commerciale. Les chocs récents sur les prix et les modèles de licence ont montré autre chose : une forte dépendance à un petit nombre d’acteurs se comporte comme n’importe quel risque majeur. Elle peut rogner les marges et affaiblir la position concurrentielle lorsque les conditions changent.

La première étape, en 2026, consiste à cartographier là où vous êtes réellement exposé : quels fournisseurs concentrent l’essentiel de vos dépenses, lesquels hébergent vos workloads ou données les plus critiques, et quelle serait la difficulté à déplacer ce qui compte vraiment. Une fois cette vision consolidée, la dépendance aux fournisseurs peut trouver sa place sur la cartographie des risques, avec un sponsor identifié, quelques indicateurs simples et des options documentées.

À partir de là, les arbitrages régionaux peuvent être discutés concrètement avec le comité de direction, non comme une posture politique, mais comme une manière de protéger les actifs et capacités qui différencient votre entreprise.

Tendance technologique #6
Infrastructures & cloud

Les fondamentaux du cloud sont désormais bien en place dans la plupart des grands groupes. Ce qui change, c’est la pression exercée par les workloads IA : besoins accrus en calcul, volumes de données qui circulent davantage, exigences de latence plus strictes, nouveaux cas d’usage qui doivent tourner au plus près des activités de terrain. Beaucoup d’infrastructures n’ont tout simplement pas été conçues pour cela.

Les directions IT subissent aussi des forces contradictoires. Les hyperscalers multiplient les régions spécialisées pour l’IA et les plateformes managées. Dans le même temps, vos opérations s’étendent sur des usines, des agences, des sites de terrain où les contraintes de connectivité, de gestion de la donnée et de résilience sont fortes. Le résultat, c’est un patrimoine technique qui s’étire entre régions cloud centrales, datacenters on-premise et environnements d’edge computing.

L’agenda 2026 consiste à rendre cet ensemble véritablement « AI-ready » sans entrer dans une course à l’armement GPU. Cela suppose d’étendre le modèle opératoire cloud aux sites qui en ont vraiment besoin, de construire un niveau d’observabilité suffisant pour garder la maîtrise d’une plateforme distribuée, et de traiter la puissance de calcul IA comme une ressource contrainte à piloter, pas comme un acquis.

Tendance #6 : Infrastructures & cloud

Quelles priorités fixer pour 2026 ?

Pour de nombreux cas d’usage IA, exécuter tous les traitements dans une région distante n’est plus réaliste. La supervision industrielle, les contrôles qualité sur site, la maintenance prédictive ou l’imagerie médicale exigent une latence faible et des règles claires sur le lieu de traitement des données. Ces besoins poussent vers des architectures plus hybrides, dans lesquelles certaines capacités cloud sont étendues à des sites clés plutôt que cantonnées aux seules régions centrales.

En 2026, la question opérationnelle devient la suivante : sur quels lieux avez-vous besoin d’un véritable « mini-cloud » en modèle opératoire, pas seulement de quelques serveurs locaux. Ces sites doivent bénéficier de règles cohérentes en matière d’identité, de déploiement et de supervision, afin que les équipes n’aient pas à réapprendre une façon de faire à chaque fois. C’est aussi le bon moment pour réfléchir aux modes dégradés ou déconnectés : ce qui continue à tourner localement si une région ou un lien backbone tombe, et la manière dont on resynchronise proprement une fois la connexion rétablie. Le travail engagé pour ces scénarios renforce à la fois les cas d’usage IA et la résilience globale du SI.

Dans un monde multi-cloud où la résilience devient critique et où même AWS, Azure ou Cloudflare peuvent connaître des pannes, le véritable enjeu stratégique est de concevoir des infrastructures capables de fonctionner de façon autonome, au plus près des sites industriels, grâce à des architectures d’Edge Cloud.

Ronan Caron – Associate Partner, Cloud Forward Offer Lead

Tendance technologique #7
Préparer l’ère post-quantique

L’informatique quantique ne va pas bouleverser votre IT au quotidien en 2026. En revanche, elle met déjà sous pression l’un des fondements les plus fragiles de votre sécurité : la cryptographie. Les agences de sécurité et les régulateurs convergent désormais vers le même constat. Les principaux algorithmes à clé publique actuels, comme RSA ou l’ECC, ne résisteront pas à un ordinateur quantique de grande ampleur. Ce moment reste devant nous, mais vos données, vos contrats et vos logiciels seront encore là lorsqu’il surviendra.

Dans le même temps, la menace devient plus tangible. De plus en plus d’acteurs sont soupçonnés de mettre en œuvre des stratégies de type « collecter maintenant, déchiffrer plus tard » : ils interceptent aujourd’hui du trafic chiffré ou des archives, dans l’espoir de les casser le jour où les capacités le permettront. Les grandes banques, les acteurs du paiement et certains opérateurs d’infrastructures critiques ont déjà réagi. Ils lancent des pilotes post-quantiques, mettent en place des inventaires de mécanismes de chiffrement et réservent des budgets dédiés.

Pour un DSI ou un RSSI, 2026 ne doit pas être l’année de la panique. C’est l’année où le quantique doit sortir du statut de sujet de labo. L’objectif consiste à éviter qu’un événement quantique à dix ans ne se transforme en projet de crise à trois ans.

La cryptographie post-quantique constitue déjà l’ossature de votre posture défensive. Il devient nécessaire de lancer une ou deux expérimentations concrètes dès maintenant pour se préparer à ce qui arrive. C’est la seule façon de ne pas être pris de court lorsque la technologie changera d’échelle.

Jérôme Vu Than – Associate Partner, Stratégie & Transformation

Tendance #7 : Préparer l’ère post-quantique

Quelles priorités fixer pour 2026?

La cryptographie post-quantique sort progressivement du monde de la recherche. Les premiers algorithmes ont été sélectionnés, des options dites « quantum safe » commencent à apparaître dans les offres des fournisseurs et vos équipes de sécurité reçoivent sans doute déjà des sollicitations commerciales sur le sujet. Le vrai défi ne se situe pas dans les algorithmes eux-mêmes. Il vient du fait que la cryptographie est partout : terminaison TLS, VPN, authentification, signature logicielle, paiements, protocoles industriels, objets connectés, produits tiers.

Dans un grand groupe, ce paysage ne se corrige pas à travers un seul programme. Le mouvement réaliste pour 2026 consiste à inscrire la cryptographie post-quantique dans la feuille de route, avec un sponsor clair, un horizon temporel et un ordre de grandeur d’effort. La première étape passe par la visibilité : localiser les usages de crypto, distinguer les stacks que vous maîtrisez de bout en bout de celles que vous achetez et comprendre les cycles de renouvellement existants. Chaque projet lancé aujourd’hui sans cette vision risque de devenir la migration douloureuse de demain.

Vous voulez transformer ces tendances technologiques en feuille de route concrète pour votre organisation ? Nos équipes peuvent vous aider à prioriser et à passer à l’action.

Cet article est le fruit d’une intelligence collective. Chez Wavestone, nous donnons toute sa place à la passion et croyons intimement en la force du partage d’idées. Merci à nos experts pour le temps précieux qu’ils ont consacré à imaginer, ensemble, les tendances tech de demain.

Un grand merci à Paul Barbaste, Gérôme Billois, Ronan Caron, Florian Carrière, Ghislain de Pierrefeu, Benoit Durand, Julien Floch, Matthieu Garin, Noëmie Honoré, Imène Kabouya, Marie Langé, Franck Lenormand, Marcos Lopes, Florian Pouchet, Pierre Renaldo, Frédéric Goux, Jerôme Vu Than et leurs équipes.