Un besoin de reconnaissance exprimé en interne

Cette enquête permet de dresser un premier constat concernant la reconnaissance de la fonction en interne : celle-ci n’est pas encore suffisante. En effet, 80% des répondants estiment que leur fonction est mieux reconnue par leurs fournisseurs et les parties prenantes externes que par leurs clients internes.

Les principales raisons évoquées sont la méconnaissance des enjeux et risques liés aux Achats par les métiers (la fonction étant, pour beaucoup, encore considérée comme support), l’éloignement géographique avec les bénéficiaires des actions menées ou encore le manque de maturité de la fonction achats au sein des organisations.

Pis encore, la majorité des acheteurs (55%) interrogés estime ne pas recevoir de reconnaissance de la part de ses clients internes.

Extrait du questionnaire : La direction achats est reconnue par ses clients internes :
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Un cap à donner à la fonction

Bien que 20% des répondants soient des Directeurs Achats, la question du leadership est globalement posée. Si des actions de management classiques existent comme une revue annuelle des objectifs ou des réunions d’équipe hebdomadaires, les acheteurs sont néanmoins près d’un quart à déclarer ne pas avoir une idée claire de ce qui est attendu par leur management. Il en ressort 3 points de vigilance :

  1. En premier lieu, la fonction achats manque de véritables « vision et ambition partagées » entre les acheteurs et leur management ;
  2. Construire et faire appliquer une politique achats et des process validés demeure toujours autant d’actualité ;
  3. Enfin, près d’un tiers des répondants exprime un souhait de « plus de leadership ou d’un tout autre management », ce qui pourrait significativement challenger le management de la fonction.

Extrait du questionnaire : Que manque-t-il à la fonction Achats pour que sa reconnaissance en interne soit atteinte ?

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Les acheteurs sont devenus des partenaires avec leurs fournisseurs

Près de 70% des acheteurs pensent être considérés comme de réels partenaires par leurs fournisseurs. Il n’est donc pas étonnant que les qualités principales des acheteurs, vues pas les acheteurs, soient l’écoute, la curiosité, la communication ou encore la vision à long terme. De surcroît, d’après leur propre définition du talent dans leur métier, les acheteurs semblent accorder une grande importance à créer une relation de confiance avec leurs fournisseurs.

Ainsi, ce ne sont pas moins de 3 acheteurs sur 5 qui estiment que leur relation avec leurs fournisseurs a évolué depuis le début de leur activité : ils sont désormais plus « constructeurs » que négociateurs.

Cette évolution est due, entre autres, à la proactivité des acheteurs (55%) qui rencontrent trimestriellement leurs fournisseurs stratégiques. Ils sont d’ailleurs tout aussi nombreux à déclarer être encouragés par leur hiérarchie à initier ces rencontres, à participer à des salons ou bien à des clubs de benchmark.

Petit clin d’œil de l’étude : près de 40% des acheteurs nous disent avoir été chassés par leurs fournisseurs.

Une fonction à repositionner

Nouvelle indication majeure envoyée par les répondants : seul 1 acheteur sur 2 se satisfait du positionnement de sa direction au sein de l’entreprise.

Conséquence directe : si du point de vue des acheteurs leurs clients internes reconnaissent aujourd’hui l’utilité des achats (19%) et les considèrent comme des partenaires s’imposant avec humilité (27%), ils sont tout autant à penser que leur opinion a peu d’importance (27%).

Les interrogés, qui considèrent que le talent d’un acheteur réside notamment dans sa capacité à répondre aux attentes de ses clients auraient donc intérêt à combler le manque de leadership (32%) de leur fonction pour devenir initiateurs et garants des bonnes relations entre les fournisseurs et leur entreprise.

Extrait du questionnaire : Que disent de votre fonction vos collègues non-acheteurs au sein de l’entreprise ?

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La mise en œuvre de réelles bonnes pratiques traine en longueur

Le quotidien de l’acheteur semble être bien loin des bonnes pratiques mises si souvent en avant puisque moins d’un quart d’entre eux considère les termes de « Business partner, TCO, achats responsables, digitalisation… » comme une réalité opérationnelle.

Deuxième point, mais non des moindres, ce sont à peine 26 % des acheteurs interrogés qui déclarent réaliser un pilotage différencié de leurs fournisseurs y compris sur les risques. Cependant il est à noter que près des trois quarts d’entre eux connaissent leur panel fournisseurs et leur segmentation et que près de la moitié connait en détail la quasi-totalité de son périmètre de dépenses.

Sans surprise, nombreux sont les interrogés (55%) qui estiment que leur fonction est suffisamment professionnalisée : les acheteurs maitrisent la partie opérationnelle de leur métier, notamment les outils financiers (68%) et savent parfaitement gérer leur charge de travail (74%). Ils sont donc fins prêts à passer à l’étape suivante et 45% semblent inspirés par les bonnes pratiques suggérées ci-après :

Extrait du questionnaire : Que vous inspirent des termes comme « business partner, achats responsables, achats innovants, TCO, digitalisation de la fonction, outils plug and play » ?

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En conclusion, il apparait au travers de cette enquête que nos acheteurs maitrisent leur sujet mais ne s’éloignent pas encore suffisamment des sentiers battus ! La fonction est pourtant amenée à évoluer en profondeur si elle souhaite répondre aux enjeux qui se présentent à elle.  Les directeurs achats doivent peut-être  mieux affirmer leur leadership en interne, afin de fixer un cap et une ambition clairs, et ainsi répondre à une attente exprimée par beaucoup d’acheteurs.