Wavestone vous propose sa première édition du panorama des actions de prévention des risques climatiques et son deuxième panorama prévention du secteur de l’assurance.

Les évolutions environnementales et sociétales, caractérisées par l’augmentation de la charge des sinistres ainsi que par la hausse des exigences des clients envers leurs assureurs et en matière de qualité de services, mettent en lumière la nécessité pour les assureurs de positionner la prévention au cœur de leur proposition de valeur.

Contexte et objectif de l'étude

La prévention est un outil efficace pour mieux anticiper et délimiter les risques. Dans le cadre des submersions marines, la Caisse Centrale de Réassurance estime qu’un investissement d’1 € dans la prévention permettrait d’éviter 3€ de dommages ultérieurs*. Face à l’impact croissant des évènements climatiques extrêmes, tant en termes de fréquence que de gravité, les assureurs se retrouvent en première ligne.

Notre panorama s’inscrit dans la continuité de nos études sur la prévention dont le premier volet portant sur les risques IARD (MRH et Mobilité) a été publié en décembre 2023. Ce deuxième panorama prévention offre une vision détaillée sur le périmètre des risques climatiques des actions menées par les acteurs de l’assurance afin de réduire la sinistralité et les coûts. Il met en avant les tendances du marché, les bonnes pratiques en la matière et les efforts d’innovation mis en place par les acteurs de l’assurance.

* Caisse Centrale de Réassurance, « CCR dévoile les résultats de son étude portant sur l’impact du changement climatique sur le coût des catastrophes naturelles à horizon 2050 », 17/10/2023.

Périmètre et méthodologie

Cette première édition du panorama des actions de prévention des risques climatiques couvre les actions entreprises entre 2015 et 2023 par près de 50 acteurs du secteur de l’assurance (assureurs, mutuelles, assurtechs, etc…) à destination de leur clientèle particulier et professionnel. Ces actions visent 16 risques climatiques dont les inondations, la sècheresse et les risques météorologiques tels que les tempêtes, la neige et les orages. Les réassureurs ne sont pas intégrés dans ce périmètre et feront l’objet d’une étude complémentaire.

Tendances

Confrontés aux enjeux climatiques, les assureurs adoptent de plus en plus une approche proactive en matière de prévention des risques climatiques. Les objectifs sont multiples : développer une culture du risque, diagnostiquer le risque, offrir à leurs clients des solutions et des services adaptés et les responsabiliser en les incitant à prendre des mesures préventives.

Notre étude a permis de faire émerger cinq tendances :

  1. Les actions de prévention ciblent principalement les évènements climatiques les plus coûteux pour les assureurs. Ainsi, les tempêtes et les inondations sont les plus ciblés ; ils représentaient respectivement 48% des coûts liés aux évènements climatiques et 56% des arrêtés « Cat Nat » en France sur la période allant de 1989 à 2018. Toutefois, le réchauffement climatique pousse les assureurs à s’adapter pour donner plus de place aux évènements climatiques qui évoluent le plus, en particulier la sècheresse dont la charge du sinistre devrait presque doubler à horizon 2050.
  2. Alors que le risque climatique atteint des limites d’assurabilité, les acteurs s’engagent différemment dans la prévention. 79% des SA d’assurance et 77% des courtiers proposent des actions de prévention contre les risques climatiques contre 55% des mutuelles**. Des acteurs tels que Covéa se positionnent sur plusieurs maillons de la prévention en proposant des actions à la fois visant à diagnostiquer le risque, à alerter en cas d’évènement climatique, à conseiller et informer l’assuré, et à équiper le client.
  3. Si la plupart des actions identifiées visent principalement à développer la culture du risque des assurés à travers divers supports d’information, le défi réel des assureurs réside dans la transformation de cette prévention informative en prévention effective. Seulement 6% des actions ont pour objectif d’équiper les client (2,5%) et les accompagner dans le diagnostic des risques auxquels ils sont exposés (3,5%).
  4. Les particuliers bénéficient d’une prévention plus large et diversifiée (78% des actions identifiées) mais encore générique, peu personnalisée et simple à mettre en place. En revanche, la prévention destinée aux professionnels est plus spécifique pour répondre à leurs besoins de résilience, de continuité d’activité et de sécurité.
  5. Enfin, les partenariats sont un réel relais de la concrétisation de la stratégie de prévention. Qu’il s’agisse de partenariats entre assureurs ou avec des acteurs du secteur public ou privé, ce sont des vecteurs d’innovation. 60% des actions innovantes et plus de trois quarts des actions ayant pour but de diagnostiquer le risque ou d’équiper le client face à celui-ci sont réalisées grâce à des partenariats, à l’instar du bracelet connecté de Pro BTP et du service de prévention face aux feux de forêt proposé par AXA en partenariat avec KAYRROS.

** Sur l’ensemble des acteurs du secteur de l’assurance recensés chez Registre des entreprises autorisées à exercer une activité d’assurance en France.

Quelques chiffres clés

46

acteurs étudiés dans le cadre de ce panorama

2

types de risques principalement ciblés (inondation et tempête)

80%

des actions de prévention sont à visée informative

28%

des actions à destination des professionnels correspondent à de la prévention effective

60%

des actions innovantes sont issues de partenariats